mardi 9 juin 2015

Nostalgie, quand tu nous tiens...

★ Hello ! ★

Ces derniers temps, certains événements font que je suis nostalgique. Nostalgique de gens que j'ai connu. Ces gens qui ont compté, un peu plus que les autres. Ceux qu'on appelle "meilleurs amis". Les vrais.
Je ne suis plus la même qu'il y a 5 ans, ou 10 ans. J'ai changé. Ma vie a changé. J'ai perdu des amis. Je m'en suis fait de nouveaux. J'en ai retrouvé d'anciens. C'est comme ça que ça se passe en général, non ?
Oui mais quand même, il y en a qui ont une place particulière. Le genre d'amis qui sait tout de toi, ton passé et ton présent. A qui tu n'as pas besoin de dire que ça ne va pas, ils le savent. A qui tu n'as pas besoin de dire que tu as besoin d'eux, ils le comprennent. A qui tu n'as pas besoin dire ce qui se passe dans ta tête, ils le devinent. Avec qui tu communiquent juste par le regard. Avec qui t'as les mêmes délires, des private joke que personne ne comprends, cette petite bulle que vous vous êtes créés, et que les
autres observent de loin sans jamais y entrer. A qui tu as toujours des trucs à raconter. A qui tu parles de trucs hyper persos, dont tu ne parles pas aux autres "copains". Sans qui tu ne vois pas ta vie. Que tes parents et frères et sœurs connaissent et considèrent comme l'un des leurs. Chez qui tu entres comme si c'était chez toi (et tu y es presque aussi souvent). Que tu vois au moins une fois par semaine. Sans qui les soirées ne sont pas les mêmes.
Que tu aimes comme un frère ou une sœur.

Et puis un jour, boum ! Tout vole en éclat. Une parole blessante, un acte irréfléchi, un non-dit ruminé trop longtemps, et tout ça disparaît. Parfois, sans même qu'on comprenne très bien pourquoi. On s'énerve, on dit des choses méchantes, qu'on ne pense pas forcément, et on s'aime tellement que ça prend des proportions exagérées, à la hauteur de cette relation si particulière qui nous liait. Plus la relation est fusionnelle, plus la séparation est explosive...
Alors c'est comme un deuil. On a perdu un morceau de soi-même. On ressent un vide, un manque. On se rend compte qu'ils prenaient une place énorme dans notre vie. On pleure, évidemment. De tristesse. Mais aussi de colère. Tout est de sa faute si on en est arrivé là ! On rumine. Bien souvent, on refuse de les contacter. Ce sera pas moi la première, je suis trop vénère ! On souffre, mais on décolère pas, la blessure est trop fraîche, trop douloureuse. On a tellement mal qu'on veut se confier, se libérer, vider son sac. Bah oui, mais normalement c'est à eux qu'on se confiait. Alors on reste avec ce poids sur le cœur, ce trou béant qu'on arrive pas à boucher. Et puis on se demande comment ils vont. Encore plus mal que moi j'espère ! Est-ce qu'ils pensent à moi ? Ça m'étonnerait, j'aurais des nouvelles sinon. Et puis de toute façon, je suis sure qu'il s'en fout.
Et puis le temps passe. On apprend à vivre avec ce vide, même si le manque est toujours là. On efface pas comme ça un des piliers de sa vie. La colère s'estompe. Les mois défilent, et plus ça va, plus on se demande comment on en est arrivé là. Après tout ce qu'on a partagé, comment c'est possible ? On était indestructible... Et on commence à culpabiliser. C'est de ma faute. J'aurais pas dû dire ça, c'était pas complètement vrai. Est-ce que ça valait bien le coup de tout gâcher ? J'aurais dû m'excuser. Il avait pas tort...
Le temps guérit les plaies, et efface le mauvais. Souvent, reste simplement la joie des bons moments. On se fait de nouveaux amis, mais c'est pas pareil. Personne n'a pris leur place, cette place si spéciale, si particulière. C'est pas possible. Des amitiés comme ça, on en croise pas si souvent. Et si je lui envoyais un message ? Je devrais lui envoyer un message...
Et puis un jour, l'un des deux craque, met de côté son amour propre et sa fierté, et envoie un message. On ose pas forcément l'avouer, mais en vrai on est trop heureux. Enfin, tout ça prend fin ! Il était temps ! Il m'avait tellement manqué... 
Alors on se revoie, on a des milliers de choses à se raconter, tout ce temps à rattraper, tout ce qu'on a raté, tout ce qui s'est passé, tout ce qui nous est arrivé. Le temps passe, on oublie pourquoi on s'est disputé. Et puis on s'en fout, la vie est trop courte. On arrive à garder contact, on se donne des nouvelles souvent, puis de temps en temps. Ça fait trop plaisir de faire à nouveau partie de sa vie.
Oui, mais.
Mais c'est plus comme avant. Petit à petit, on se rend compte que c'est plus pareil. Quelque chose a été cassé, et ne peut pas être réparé. Chacun a continué sa vie de son côté, a changé, évolué, grandit. Nos vies ne sont plus les mêmes. Nous ne sommes plus les mêmes. On tient l'un à l'autre, oui, on s'intéresse à l'autre, oui, on se donne des nouvelles, oui. Mais la bulle dans laquelle on se retrouvait n'existe plus. Les private joke ont disparu. Je ne suis plus cette personne à qui se confier, se libérer, vider son sac. Et puis cette place si spéciale, si particulière, que personne n'a réussi à occuper pour moi, l'est pour eux. Quelqu'un a pris ma place. J'ai été remplacée.
C'est peut être bien ça le plus dur. En plus du fait que notre relation n'est plus la même, que notre complicité n'est plus si forte, on s'aperçoit qu'ils ont tout ça avec quelqu'un d'autre. Je n'ai pas été à la hauteur. J'ai perdu ma place VIP.
Maintenant, on est "un ami". C'est déjà beaucoup, et on passe de très bons moments ensemble, on se réjouit de s'être retrouvé. Mais je n'ai plus autant de valeur. Quelqu'un de mieux est arrivé. Mais comment leur en valoir ? C'est à soi qu'on en veut. Ils ont eu bien raison de refaire leur vie, ils n'allaient pas m'attendre assis sur une chaise... C'est bien fait pour toi.

Et puis il y a aussi les amis à qui on ne reparle pas. Ceux avec qui ça ne s'est pas arrangé. Ceux qui sont trop énervés, trop blessés pour vous envoyer ce message salvateur, celui qui voudra dire "c'est oublié, tu es pardonnée". Et puis nous, trop lâche, trop peureux, on ne fait rien. Et oui, pas facile d'affronter ses erreurs, de les reconnaître, de s'en excuser. Et on se dit que l'autre doit être sacrément fâché pour ne plus vouloir nous parler, plusieurs années après. Surtout quand on sait tout ce qu'il a fait pour nous... Qui se déplace à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit pour venir te voir quand ça va mal alors qu'il habite à plus d'une demie heure de chez toi, qui t'emmène en week end quand tu es au plus bas, qui réussi toujours à te faire rire d'une manière ou d'une autre, qui se bourre la tronche avec toi pour que vous fêtiez votre misère ensemble, qui est toujours toujours toujours là pour t'écouter... Quand tu te rappelles tout ça, tu as honte. Honte d'avoir laissé les choses se terminer comme ça. Honte de ne pas avoir été à la hauteur de tout ce qu'il a fait pour toi. Honte de ne pas avoir su le garder...

On apprend à vivre avec ce vide, cette empreinte que ces personnes laissent en toi. Mais les photos, et les souvenirs restent. On se dit "ah oui, c'était comme ça avant...". Et la nostalgie nous gagne. Mêlée à de la tristesse. Et des regrets. Ça me manque tout ça. On oublie jamais ce qui nous a rendu heureux, ce qui a été magique... Et on ne peut s'empêcher de se demander Mais comment se serait aujourd'hui si ça n'était pas arrivé ?...

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